"[...] je ne suis jamais devenue une adulte, mon visage et mon corps vieillissent, j'accumule les souvenirs et les expériences, mais à l'intérieur de ces choses tangibles, c'est comme si je n'étais pas née. (Un silence) Je ne me souviens d'aucun visage, même pas du mien. J'essaie de revoir parfois le visage de ma mère, je ne m'en souviens pas, bien sûr, je sais qu'elle était grande, brune, qu'elle avait les yeux bleus, de grosses lèvres et un large front mais je n'arrive pas à recoller les différents morceaux."
Ingmar Bergman, Sonate d'automne, Gallimard, 1978.